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Birot au fil du temps…

Les mois de janvier à mars ont été particulièrement chauds et secs avec une très faible pluviométrie entraînant un débourrement précoce. Les pluies d’avril et mai, accompagnées de températures plus faibles, ont permis de ralentir le cycle, permettant ainsi une date de floraison proche de la normale saisonnière (fin mai début juin). Les conditions n’en furent pas pour autant meilleures. En effet, le temps relativement frais et pluvieux a engendré dans certains cas de la coulure et du millerandage. Les opérations en verts allaient donc avoir leur importance afin d’obtenir une maturité la plus homogène possible.

A partir de la fin du mois de juin la canicule s’installa sur le vignoble. Malgré des températures élevées, l’eau, accumulée dans les sols au printemps, a permis de garantir la croissance de la vigne et la nouaison se déroula dans de bonnes conditions. Le mois de juillet fut globalement sec, mais il y eut tout de même des précipitations sous forme d’orages localisés, favorisant ainsi la pousse. Cela entraina donc une hétérogénéité de l’arrêt de la croissance végétative, souvent plus tardive que souhaité.

Août fut très ensoleillé et marqué par des conditions chaudes et sèches, entrainant ainsi une véraison très étalée et provoquant même des blocages dans certaines parcelles. Septembre débuta sur les mêmes conditions, faisant craindre un stress hydrique et des degrés alcooliques élevés. Les vendanges pour les blancs débutèrent le 9 septembre, soit 5 jours plus tard que pour 2018. Le temps sec et les nuits fraîches ont permis de ramasser les blancs dans de bonnes conditions, préservant ainsi une certaine acidité. Les premiers merlots ont été ramassés le 18 septembre.

A partir du 22 septembre, la pluie s’est invitée dans la région, permettant ainsi d’achever la maturité des grappes qui étaient bloquées. Les cabernets ont ainsi pu être vendangés à maturité le 27 septembre et le 1er octobre ! Ces conditions particulièrement sèches d’août et de septembre ne furent pas très favorables à l’installation du Botrytis pour nos vins liquoreux. On vit plutôt apparaître des foyers de pourritures aigres, ce qui nécessita une trie de nettoyage. Les pluies salvatrices de fin septembre et début octobre initièrent le développement de la pourriture noble sur les raisins, permettant ainsi une belle récolte !

*Source Météo France

Janvier fut un mois pluvieux et très doux. Les pluies se répartirent sur 20 jours dépassant même les 120mm. Février fut à l’inverse, majoritairement sec et froid porté par des vents de secteur nord. En mars la tendance resta la même avec des nuages, des giboulées et des bourrasques d’air frais bien plus nombreux qu’à l’accoutumée empêchant la reprise végétative de se produire. Ainsi le gonflement des premiers bourgeons ne fut observé qu’à la fin de la première quinzaine d’avril.

Par la suite, la tendance s’inversa avec des valeurs parfois supérieures de 10°C à la moyenne. Cette inversion permit d’accélérer l’évolution des stades phénologiques, ce qui compensa le retard accumulé. Ainsi, malgré un débourrement tardif, le millésime restait comparable à la moyenne pour le stade 10 feuilles étalées.

Le mois de mai se caractérisa par de violentes averses très localisées et de violents orages de grêles ce qui vint ralentir le développement végétatif. Les premières fleurs n’apparurent que fin mai avec des conditions thermiques satisfaisantes en dépit d’après-midis assez frais pour la saison. La floraison fut ensuite rapide se déroulant sur une dizaine de jours sans grands accidents de coulure. Ce n’est qu’à partir de la dernière décade que le temps redevint de saison favorisant une croissance rapide des baies. Juin fut marqué par une très grande pression de mildiou entretenue par des conditions chaudes et humides, laissant craindre pour l’état sanitaire des futures grappes.

La première quinzaine de Juillet fut marquée par des températures supérieures aux normales de saison mais également des épisodes de grêles. Au total sur le millésime 2018 plus de 10 000 hectares furent touchés par la grêle. Les conditions météorologiques changèrent radicalement à la mi-juillet, laissant place à un été très sec et chaud permettant aux premières baies de vérer à partir de la fin-juillet. La mi-véraison fut constatées autour du 4 Août, soit une date proche de la moyenne trentenaire. A l’exception des vignobles grêlais la véraison fut rapide et homogène. Elle s’acheva autour du 15 Août. Suite au printemps pluvieux, les réserves en eau du sol étaient importantes. Ce n’est qu’à partir de la mi-août que l’on a pu observer les signes d’une contrainte hydrique comparable à 2016. Ces conditions permirent d’attendre les vendanges sans craintes de développement de la pourriture grise. Ainsi les vendanges des blancs ont commencé autour du 5 septembre.

Les conditions de septembre, sec et chaud, ont permis aux merlots et aux cabernets d’atteindre une maturité optimale. Les vendanges de rouge débutèrent le 18 septembre pour les merlots. Les cabernets furent ramassés le 1er Octobre. Pour les liquoreux les conditions climatiques de septembre ont très largement retardé les vendanges et à l’inverse favorisé sur les grappes les plus exposées des phénomènes de passerillage. Les premiers foyers significatifs de pourritures se présentèrent après la seconde semaine d’octobre grâce à une alternance de nuits fraîches et de journées ensoleillées développant un microclimat humide favorable au développement du botrytis. Mi-octobre un épisode pluvieux permit la contamination des derniers raisins laissés sur pieds. Ainsi la dernière trie fut possible entre la fin octobre et le début du mois de novembre.

*Source Météo France

L’hiver commença de manière plutôt printanière avant de se rafraichir sur Janvier pour en faire le mois le plus froid de ces 25 dernières années. Ce temps hivernal fut cependant de courte durée car les températures commencèrent à remonter dès février et surtout sur mars. Ces conditions douces furent couplés avec des pluies abondantes ce qui amena une reprise végétative fin mars. Avril restera bien évidemment dans les esprits de chacun avec ces épisodes de gels dévastateurs. Au début du mois les températures furent très douces et plus élevées que la normale ce qui permit à la vigne de sortir ses premières feuilles. A partir du 16 les températures commencèrent à chuter pour se maintenir en dessous des valeurs de saisons amenant à des gelées les nuits du 20-21 et 27-28. Les dégâts sont alors considérables car dans certains cas les rameaux sont détruits mais également les contre-bourgeons ne permettant pas une reprise végétative.

Par la suite les conditions climatiques redevinrent rapidement favorables pour le printemps aidant à la reprise végétative. Le mois de mai fut caractérisé par un bel ensoleillement et quelques pluies permettant l’apparition des premières fleurs sur les zones les moins touchées. Par la suite la nouaison a été homogène et rapide. Juin fut estival avec des précipitations pour la première fois de l’année excédentaire empêchant l’installation d’une pression hydrique mais aidant les baies dans leur croissance. Les mois de juillet et août laissèrent une impression très automnale, la mi-véraison ne fut constatée qu’à la fin du mois de juillet. Les pluies se firent plus rares sur le mois d’août mais le vignoble fut toucher localement par des orages de grêles qui vinrent détruire les vignes et leurs grappes. La maturation débuta sur les premières semaines d’août septembre se présenta avec un changement climatique très brutal : beaucoup de pluies qui précipitèrent les vendanges notamment des merlots afin de conserver un bon été sanitaire.

La fin de septembre et Octobre se présentent mieux avec un temps plus sec ce qui permit de laisser aux cabernets le temps nécessaire à leur maturation et de les vendanger dans de bonnes conditions. Ce retour du beau temps fut également bénéfique pour les liquoreux et notamment pour l’installation du botrytis qui avait bien commencé après la période de pluie. Les vendanges ont ici commencé fin septembre avec comme enjeux majeur la préservation de la fraîcheur (l’absence de pluie permettant d’éviter tout phénomène de dissolution) car pour ce millésime la richesse était déjà une caractéristique naturelle.

*Source Météo France

2016 a débuté par trois mois de pluies excédentaires avec un cumul autour des 500mm contre 230mm sur les 30 dernières années. A cela s’ajoutèrent des températures assez élevés faisant ainsi de l’hiver 2016 l’un des plus doux jamais enregistré avec aucunes températures négatives enregistrées sur les journées et seulement 5 jours de gels. La reprise fut donc très rapide avec des premiers signes dès Février. Toute fois cette tendance fut ralentie par la suite par des températures se rapprochant des normales de saison fin février voire même déficitaire sur la première dizaine de mars. Ces températures fraîches doublée à un engorgement des sols importants (du fait de ces nombreuses précipitations) vinrent ralentir le développement de la vigne ce qui emmena un débourrement sur la dernière semaine de mars. L’alternance de journée fraîche et chaude s’accentua sur le mois de mai ce qui vint ralentir le développement végétatif, phénomène notamment accentué par des gelés localisées sur la fin du mois d’Avril. Ainsi les toutes premières feuilles sont constatées sur la fin du mois de mai.

Après un hiver doux et un printemps morose juin se présenta de manière salvatrice avec des températures chaudes et un temps sec pour ainsi accompagner au mieux la fin de floraison et lancer la nouaison. Juillet se présenta de la même manière mais, selon les sols et à causes des précipitations du début d’année, un stress hydrique suffisant pour arrêter le développement végétatif ne put s’installer ce qui vint ralentir la véraison. Toute fois le mois d’août fut lui aussi très sec permettant d’accentuer encore la pression hydrique qui a mis véraison se présenta au même niveau que celle de 2010. Tout cela permit de bien structurer les baies jusqu’à la fin de la véraison. Alors que cette tendance s’accentua sur fin août avec très peu de précipitation des craintes d’échaudage s’insinuèrent avant la reprise des pluies mis-septembre (avec près de 40mm par endroit) pour permettre de relancer et d’achever la maturation notamment pour les cabernets sauvignons et certaines parcelles de Merlot plus tardives.

Octobre se présenta à l’identique (très sec et chaud) ce qui permit d’attendre sereinement la meilleure période de récolte pour chaque cépage. Pour les liquoreux l’épisode pluvieux de septembre permit au botrytis de s’installer sur les raisins pleinement murs avec une concentration renforcée par le retour du beau temps en suivant. Les vendanges s’étalèrent jusqu’en novembre avec des volumes historiquement élevés dans plusieurs crus.

*Source Météo France

2015 débuta sur un hiver classique avec des températures fraîches de saisons à partir de fin décembre et globalement jusqu’en février avec une pluviométrie légèrement excédentaire de 10%. Toutes ces pluies et températures relativement basses n’ont pas permis un débourrement précoce avec environ 17 jours de retard par rapport à l’année précédente. En effet les premiers bourgeons ne sont apparus que début avril et les premiers signes de débourrement autour du 15. Retard qui fut très vite rattrapé par un mois d’avril très doux voire chaud avec des précipitations déficitaires permettant ainsi un début de croissance homogène des jeunes pousses. Le mois mai un peu plus chaotique n’a néanmoins par ralenti se développement permettant l’apparition des premières fleures à la fin du mois.

En suivant Juin fut lui un vrai mois d’été, l’un des plus chaud des 10 dernières années après 2005. Avec seulement 5 jours de pluie la floraison et la nouaison furent précoce, rapide et surtout homogène. Juillet fut sur la même ligne avec des températures très chaudes et même des records de chaleurs par endroit. Le bilan hydrique laissait alors apparaitre une contrainte en eau importante. On vit apparaitre les premières baies colorées dans la première dizaine de juillet mais la véraison fut nettement ralentie par ces températures très élevées. Quelques pluies début Août permirent de relancer la véraison et à la mi-août toutes les parcelles avaient changé de couleurs. Août fut le premier mois à être plus humide que la moyenne garantissant ainsi une véraison homogène.

Septembre fut sec mais sans températures excessives ce qui permit une bonne maturation des grappes qui s’enclencha rapidement aussi grâce à des températures nocturnes plus fraîches. Cela aida également à préserver les arômes et l’acidité. Octobre se présenta à l’identique achevant ainsi dans de bonnes conditions la maturation des cabernets. Les vendanges ne débutèrent pas de manière très précoce avec un début de récolte dans les tous derniers jours d’août pour les blancs secs et dans la troisième dizaine de septembre pour les rouges qui se prolongera un peu après la mi-octobre grâce à ces conditions météorologiques très favorables. Les vendanges des liquoreux furent quant à elle assez précoce mais surtout abondantes. En effet, 80% de la récolte était achevé fin septembre.

*Source Météo France

2014 se présenta avec un hiver pluvieux et doux avec le record du plus faible nombre de jours de gel de ces 10 dernières années (seulement 9 jours où les températures sont descendues en dessous de 0°C). Toutefois la pluviométrie fut très importante puisqu’il a plu deux fois plus sur janvier-février en 2014 qu’en 2013. Suivant cela les derniers jours de Mars aussi très doux et pluvieux permirent le développement d’un débourrement précoce avec environ 10 jours d’avance sur la moyenne décennale. Avril vain inverser la tendance, dans la deuxième quinzaine des températures plus fraîches provoquèrent un ralentissement net de la croissance de la vigne à un stade de 5-6 étalées. Le mois de Mai se présenta comme Avril avec des périodes douces provoquant une reprise de végétation et une croissance normale puis des périodes fraîches ralentissant tout développement avant la floraison. De plus, les pluies se concentrèrent sur la fin du mois de Mai juste avant la floraison. Les premières fleures apparurent durant ces épisodes pluvieux peu propice à une bonne fécondation et développant un déficit photosynthétique le tout induisant un début de floraison hétérogène et des phénomènes de coulures sur certaines parcelles de Merlot.

Début juin plus chaud et sec permit d’homogénéiser la floraison et la nouaison garantissant ainsi une partie des rendements. L’été fut très saccadé alternant entre des périodes très sèches et chaudes et d’autre pluvieuses et fraîches en août notamment ce qui fut plus favorable au développement végétatif plus qu’à la maturation du raisin puisque la pression hydrique ne put s’installer suffisamment. Ainsi la véraison fut très lente et hétérogène trainant même sur certaines parcelles de Merlot jusqu’à la fin du mois d’Août. L’entre deux mers et le libournais furent même toucher par endroit par des orages de grêles.

Forte heureusement l’été indien s’installa sur septembre et octobre ce qui permit de mettre en place un important stress hydrique et ainsi de stopper définitivement la croissance des rameaux et donc améliorer la maturation. Les baies purent ainsi finir de se colorer et malgré leur taille importante l’enrichissement en sucre fut très net permettant ainsi des vendanges dans d’excellentes conditions temps du point de vue de la météo qu’au niveau sanitaire des grappes. En effet, ce changement de météo permit de stopper le développement du botrytis pour permettre des vendanges de blanc sec dans la première semaine de septembre en toute sérénité pour se prolonger jusqu’à la mi-octobre avec les rouges. Quant aux liquoreux de petites pluies fines sur la première semaine d’Octobre relancèrent le développement du botrytis et les après-midis très chaudes favorisèrent le développement de « baies rôties » caractéristique de la meilleure pourriture noble.

*Source Météo France

Le millésime a débuté avec un hiver ressenti comme l’un des plus long et des plus gris. En effet, alors que décembre commençait en suivant les normales saisonnières en mars on dénombrait 91 jours de pluies soit 70mm supérieur à ses 30 dernières années. L’hiver se prolongea encore sur le début du mois d’avril puis quelques températures plus clémentes sur la deuxième quinzaine lancèrent le débourrement de la vigne. Celui-ci était plutôt homogène mais des épisodes de gel très intense sur la fin du mois vinrent noircir le tableau.

Malheureusement le printemps ne s’installa pas par la suite avec un mois de mai très pluvieux et surtout très frais. Les températures furent sur la quasi-totalité du mois bien inférieur au normal saisonnière ce qui vint ralentir considérablement la pousse, les plantes commençant à présenter un déficit de photosynthèse et une asphyxie racinaire. Et ce déficit d’ensoleillement continua de s’installer pendant le mois de juin lui aussi très pluvieux et frais. L’été tant attendu ne débuta qu’à la fin de la première semaine de juillet. Malgré cette embellie les pluies abondantes et l’orage fin juillet et début août empêchèrent l’arrêt de croissance de la vigne avant la véraison. Le déficit thermique fut compensé par une fin de mois d’août ensoleillée avec des températures de saison et fraîche pour les nocturnes ce qui resta favorable à l’acidité des blancs. Le stress ne pu s’installer comme il aurait du et ainsi la croissance de la vigne s’étala sur tout le mois d’août.

La mi-véraison ne fut alors noté qu’autour du 22 août soit avec 15 jours de retard par rapport aux dix dernières années. Septembre présenta une météo très perturbée ce qui ne permit pas une maturation homogène de tous les raisins. Les vendanges débutèrent bien plus tardivement que 2012 avec des risques latents de pourritures grises. Sur certaines parcelles elles s’étalèrent sur 4 semaines. Les conditions climatiques ne permirent pas de vendanger tous les rouges à leur meilleur niveau de maturation. Pour conclure 2013 fait partie de ces années dîtes vigneronnes où la compétence et l’attention du vigneron permettent de faire de bons vins.

*Source Météo France

L’hiver 2012 fut globalement très sec et froid avec plus de 15 gelées matinales et des températures inférieures de 4.9°C aux normales de saison. Ce froid fut accompagné d’un déficit hydrique très important de 65mm. Par la suite le mois de Mars alterna entre des périodes plus douces et d’autres plus fraîches mais toujours sans pluies significatives. Ainsi le déficit hydrique s’accentua rappelant la sécheresse de 2011. A l’inverse le début du printemps fut très pluvieux avec 101mm en Avril mais toujours frais ce qui vint ralentir le débourrement qui avait pu commencer fin mars sur les parcelles les plus précoces. Il fut noté réellement trois semaines plus tard qu’en 2011, à la mi-avril. De plus l’hétérogénéité dans la croissance fut encore plus marquée par des gelées printanières dans les nuits du 16 et 17 Avril mais aussi le 9 Mai. Les conditions thermiques s’annoncèrent un peu mieux en Mai mais des changements de temps successifs ne permirent pas à la vigne de rattraper son retard de croissance. Ainsi la floraison ne débuta qu’à la toute fin de mois de Mai avec donc quelques jours de retard par rapport à 2010.

La mi-floraison fut constatée à la mi-juin mais accompagnée de coulure et de millerandage. Des conditions anticycloniques ne s’installant qu’à la fin du mois de juin la pression du mildiou fut très importante avec des premiers symptômes sur feuilles apparaissant dès la floraison. Le mois de Juillet se présenta avec des températures également très fraîches, les plus cessèrent autour de la mi-juillet et le déficit hydrique commença à s’installer. Ce déficit continua de s’accentuer pendant la véraison permettant ainsi d’arrêter la croissance de la vigne et de favoriser la maturation. Cette contrainte fut moins brutale mais comparable dans son intensité à celle de 2010. Le mois d’Août fut quant à lui remarquablement chaud et sec avec des températures particulièrement élevées à partir de la deuxième quinzaine juste après la mi-véraison notée autour du 12 Juin. Ces conditions permirent à la vigne de rattraper un peu son retard même si sur certaines parcelles très exposés des phénomènes d’échaudages furent notés ce qui renforça la sensation d’hétérogénéité déjà observée au début du cycle. Il fut alors nécessaire de pratiquer de faire tomber du raisin sur certaine parcelle pour aider à la bonne maturation des grappes restantes.

Septembre se présentant sans grandes précipitations cela fut très favorable à la maturation d’autant plus que l’on constata une forte amplitude thermique entre les températures de jours et celle de la nuit favorisant une bonne expression aromatique. Les vendanges furent moins précoces qu’en 2011. Cependant Octobre se présenta avec un temps complètement différent, l’été fit subitement la place à un automne pluvieux et frais ce qui accéléra nettement la fin des vendanges. Pour les liquoreux cela fut compliqué puisqu’avec la période de sécheresse à la fin des vendanges des blanc secs (autour du 20 septembre) il n’y avait encore aucun développement de botrytis. Par la suite les vendanges ont souvent été interrompu par les pluies d’Octobre les amenant à se terminer sur les derniers jours du mois.

*Source Météo France

2011 débuta avec un hiver globalement doux et sec. En effet, les températures restèrent proches des normales de saison en Janvier et légèrement plus basse en Février mais le plus marquant reste la pluviométrie qui n’atteint pas la moitié des normales de saison. Ces conditions installèrent une sécheresse qui marquera le millésime. Par la suite le mois de Mars perpétua cette impression d’hivers doux et clément avec des températures supérieurs de plus de 1°C aux normales de saison. Tout cela favorisa un débourrement précoce et les premiers bourgeons ont éclos dans la dernière semaine de Mars soit 2 semaines plus tôt qu’en 2010. Durant le mois d’Avril les températures restèrent très élevées ce qui en fit le deuxième mois d’Avril le plus chaud depuis 1900. Le déficit hydrique s’accentua avec -86% de pluie en moins. Toute fois durant la dernière dizaine du mois d’Avril des ondées et des orages localisés se développèrent donnant des précipitations très irrégulières sur le vignoble. De même des orages de grêles touchèrent le sauternais à la fin du mois d’Avril et au début de mois de Mai se fut le cas pour l’Entre deux Mers, le Blayais et la région de Podensac.

Mai se présenta comme Avril avec des températures très élevées proche de 25°C soit 4°C supérieur aux normales de saison et très peu de pluie. Ces conditions thermiques exceptionnelles précipitèrent le cycle végétatif avec seulement 52 jours entre le débourrement et la floraison contre 57 jours en moyenne depuis 2004. Les premières fleurs apparurent autour du 10 Mai et l’on nota la fin de floraison dans la dernière dizaine du mois de Mai. La nouaison fut donc très bonne sans risque de coulure ou de millerandage. Juin s’annonça aussi très sec mais avec des températures un peu plus changeantes. Le stress hydrique étant bien présent la croissance de la vigne fut ralentie dès la fin de la nouaison. Fin juin et plus particulièrement les 26 et les 27 Juin les températures montèrent à 40°C ce qui eut pour effet de littéralement bruler les grappes les plus exposées. L’arrivée du mois de Juillet fut très redoutée au vu du stress hydrique déjà très impactant pour les vignes. Il débuta de manière estivale puis devint plus changeant et jusqu’à la fin du mois des précipitations plus ou moins importantes se succédèrent permettant ainsi pour la première fois depuis 6 mois d’avoir une pluviométrie excédentaire. Néanmoins cela n’a pas eu pour effet de ralentir l’évolution de la vigne et le début de la véraison fut noté vers la mi-juillet (tout cela toujours en forte pression hydrique et donc avec une croissance de la vigne à l’arrêt). La mi-véraison fut notée très en avance mais cela s’étira tout même jusqu’à la première dizaine d’Août. On vit apparaître des « grappes arlequins » sur les pieds qui avait souffert pendant les épisodes de chaleur intenses de fin juin ce qui impliqua d’importante vendanges en vert.

Fin Juillet et début Août furent marqué par des orages localisés avec des températures proches des normales saisonnières. Mi-août se présenta avec des précipitations plus ou moins importante qui arrivèrent cependant trop tard pour lancer comme il l’aurait fallu la maturation. Ainsi certains raisins murirent difficilement et incomplètement. Septembre fut chaotique avec un début proche de l’été puis des orages de grêles catastrophiques sur St Estèphe avec des alternances de fraîcheurs et de douceurs rendant les vendanges assez compliquées avec des craintes de pourritures grises notamment. Pour les liquoreux il fallu faire une première vendange dite de nettoyage à la fin août pour retirer les baies sur lesquelles la pourriture avait commencé à s’installée donnant une pourriture acide. La véritable pourriture noble pu s’installer à la suite des pluies de septembre. De plus les températures très chaudes permirent une concentration très rapide ce qui se vendangea en seulement deux tries sur la plupart des vignobles.

*Source Météo France

L’hiver 2010 fut marqué par trois vagues de froid successives : mi-décembre, début janvier et mi-février, il fut très gris, long et rigoureux. On retiendra également la tempête Xynthia qui toucha durement la France. Le mois de Mars se présenta dans les moyennes saisonnières. Suivant tout cela le débourrement ne pu être précoce et commença vers le 10 Avril soit une dizaine de jours plus tard qu’en 2009. Le mois d’Avril fut ensuite radieux et surtout remarquablement sec, chaud et ensoleillé permettant à la vigne de rattraper son retard végétatif. Le mois de Mai fut le plus frais de la décennie avec un déficit de température de 0.7°C par rapport à la normale et un cumul de pluie lui aussi déficitaire avec seulement 41mm au lieu 83mm. Cela s’explique par un début de mois très frais deux petites semaines avec des températures au-dessus des normales saisonnières et le retour d’un temps maussade et frais sur la fin du mois.

Les premières fleurs n’apparurent donc que sur la fin du mois et la mi-véraison fut noté dans la première semaine du mois de juin. Mais par la suite et pendant plus de quinze jour le temps devint plus agité et frais on voit éclater des orages avec un fort cumul de pluie. Ces conditions ne sont alors pas favorables à une bonne nouaison, ainsi la floraison se termina plutôt bien pour les blancs et les cabernets mais les merlots furent touchés par le millerandage et la coulure. Juillet a été chaud avec en particulier des températures minimales très élevées en début de mois. Ces températures permirent de rattraper le retard constaté pendant la floraison. Une importante contrainte hydrique pu s’installer progressivement en juillet grâce notamment à des températures élevées (sans être caniculaire) mais surtout grâce à un temps très sec. En effet, la pluviométrie ne représenta alors qu’un tiers de celle constatée en juillet 2009. Tout cela imposa le ralentissement puis l’arrêt complet de la croissance végétative entre le début et la mi-véraison qui fut notée autour des 6 et 11 août. Août s’annonça frais et nuageux mais l’été s’installa de nouveau autour du 19 jusqu’aux vendanges favorisant ainsi une floraison optimale pour tous les cépages. Globalement août et encore plus septembre furent très sec.

Ainsi de Juillet à Septembre on ne note que 50mm ce qui fait de 2010 le millésime le plus sec de la décennie. Dans certains cas la contrainte hydrique fut donc très importante et des craintes de blocage apparurent sans réel impacte notamment parce que les températures ne furent à aucun moment caniculaires. D’autant plus qu’une petite dépression traversa le vignoble début septembre apportant suffisamment de pluie aux vignes pour leur permettre de terminer leur maturation sans trop craindre la sécheresse. Les vendanges des blancs commencèrent autour du 3 septembre. Pour les merlots les vendanges les plus précoce débutèrent vers le 21 Septembre et les cabernets furent récolter début d’Octobre à des dates proches de celles de 2009. Pour les liquoreux les vendanges commencèrent réellement à la fin septembre avec une période d’installation du botrytis plus ou moins lente selon les crus et les situations. La pourriture noble se généralisa début Octobre à la suite de quelques pluies. Par la suite l’absence de pluie permit de considérablement augmenter la concentration des baies.

*Source Météo France

L’hiver 2009 se place au cinquième rang des hivers les plus froids sur les vingt dernières années, marqué par une tempête dévastatrice le 24 Janvier mais aussi par 7 jours de grands avec des gelées nocturnes très fortes et généralisés et des maximales parfois négatives. Février s’achève par une quinzaine assez calme et ensoleillée mais il fut lui aussi marqué par deux évènements extrêmes en début de mois avec une seconde tempête autour du 10 février et de très fortes pluies tombant sur des sols déjà saturés en eau. Mars 2009 fut relativement sec (-56% par rapport à la moyenne) de plus dans la deuxième décade les températures fraîches le matin et devinrent plus douce l’après-midi. Il fut globalement très ensoleillé avec +23h d’ensoleillement frais la nuit mais doux le jour. Le débourrement débuta dans la dernière semaine de mars et s’étala jusqu’à la deuxième dizaine d’avril. Le mois d’Avril fut marqué par un temps assez changeant avec une pluviométrie importante, des températures excédentaires mais un ensoleillement bien inférieur à la moyenne des 10 dernières années. Dans ces conditions la croissance végétative fut ralentie et une certaine hétérogénéité commença à apparaître.

>Par la suite Mai s’annonça comme un début d’été avec des températures maximales supérieures au début de saison et peu de pluie. Il fut cependant secoué par de nombreux orages dont certains orageux ont fait d’important dégâts dans certains vignobles. Le mois de Juin fut un vrai mois d’été : ensoleillé, chaud et sec. Des conditions idéales pour une floraison rapide et homogène qui débuta dans les premiers jours de juin et s’acheva à la fin de ce même mois. En juillet la durée d’insolation est similaire à la moyenne des 10 dernières années avec une pluviométrie elle légèrement en dessous mais tout de même doublé par rapport à 2008 et 2005. De plus le temps fut changeant avec de courtes périodes de temps ensoleillé et chaud et des périodes pluvio-orageuses jusqu’au 22. Puis l’absence de pluie se fit plus importante dans la dernière décade de Juillet ce qui permit d’installer progressivement une certaine contrainte hydrique et ainsi de ralentir la croissance de la vigne avant véraison. Cette contrainte sembla donc s’installer avant l’apparition des premières baies colorées mais elle fut complètement notée durant la maturation. En début Août des précipitations orageuses vinrent arroser le vignoble et relancer par endroit la croissance végétative. La mi-véraison fut notée autour du 3 août soit deux semaines plus tôt qu’en 2008. L’été se prolonge sur septembre et octobre avec des indicateurs thermiques supérieur de 1°C.

Après un mois de déficit hydrique, l’indice de stress hydrique en fin de maturation fut moins brutal permettant une lente maturation. Dans ces conditions favorables à une bonne maturation les vendanges commencèrent sereinement pour les blancs dans les premières journées de septembre. Les vendanges dans le sauternais furent très précoces et brèves. Elles commencèrent par un tri de nettoyage dans la première dizaine de septembre. Il fallu ensuite attendre les pluies et brumes autour du 20 septembre pour une reprise des vendanges à la fin septembre jusqu’au 20 Octobre. Ainsi l’état sanitaire extrêmement sain et les conditions anticycloniques permirent d’attendre sans craintes la maturité optimale de tous les rouges. La récolte de Merlot la plus précoce commença autour du 18 Septembre avant de se généraliser vers le 23 septembre pour s’achever début Octobre. Les cabernets quant à eux furent majoritairement vendangés pendant la première quinzaine d’Octobre.

*Source Météo France